Skip to Content

Les low-tech au service de la performance énergétique

Contexte


Dans un monde confronté à des crises environnementales, énergétiques et économiques, les approches technologiques intensives montrent leurs limites. 

Même en misant sur les énergies renouvelables, la transition implique des technologies gourmandes en ressources non renouvelables (cuivre, lithium, terres rares), produites via des filières industrielles elles-mêmes fossiles. Autrement dit, le renouvelable n’est pas encore « renouvelable » dans ses moyens de production.

L’Union européenne promeut les bâtiments à consommation quasi nulle d’énergie (nZEB). La démarche low-tech s’impose comme une solution viable et complémentaire à des solutions plus complexes, particulièrement dans le secteur du bâtiment.

Qu'est-ce qu'une low-tech



Le terme low-tech désigne une approche volontairement sobre, pensée pour répondre aux besoins essentiels tout en minimisant l’impact environnemental. Une low-tech est définie par trois critères fondamentaux : utilité (elle répond à un besoin réel), accessibilité (elle peut être fabriquée, utilisée et réparée localement), et durabilité (elle est conçue pour durer, avec des matériaux simples et robustes).

Contrairement à la high-tech, qui repose sur des systèmes complexes et souvent énergivores, la low-tech favorise la simplicité fonctionnelle et la maîtrise par l’usager. Elle valorise les savoir-faire artisanaux, les matériaux naturels ou recyclés, et réduit la dépendance aux chaînes d’approvisionnement globalisées. Elle ne rejette pas le progrès technique, mais l’oriente vers des solutions plus sobres, résilientes et adaptées aux contextes locaux.

C’est aussi une démarche systémique : elle implique une transformation des modes de vie et de production, en s’appuyant sur des principes d’économie circulaire, de réparation, et de réduction des besoins plutôt que d’accroissement de l’offre technologique.

Dans le domaine de la construction, l’efficacité énergétique repose avant tout sur la capacité d’un bâtimentà préserver la chaleur ou la fraîcheur par des moyens passifs, avant même d’avoir recours à des équipements actifs. Ces stratégies incluent la conception bioclimatique, une isolation performante, une bonne étanchéité à l’air et la récupération de chaleur. Ces solutions, peu mécanisées et basées sur des principes physiques simples, relèvent pleinement d’une approche low-tech, privilégiant l’intelligence de la conception à la complexité technologique

Exemples concrets


Comme vous le comprenez, la low-tech est plus un mouvement, une démarche qu'une série de solutions toutes faites. Une maison n'est pas l'autre et les solutions développées ci-dessous sont à étudier au cas par cas.

  • Le puits canadien (ou puits provençal) est un système de transfer thermique naturel qui utilise la température constante du sol pour préchauffer ou rafraîchir l’air entrant dans un bâtiment. Sans moteur ni technologie complexe, il réduit significativement les besoins en chauffage ou en climatisation. Il incarne parfaitement l’esprit low-tech : simplicité, sobriété énergétique, durabilité, et utilisation intelligente des ressources naturelles locales.
  • La serre bioclimatique est un espace vitré adossé à un bâtiment, qui capte naturellement le rayonnement solaire. Elle permet de chauffer passivement les pièces attenantes ou d'être en amont d'un système de ventilation pour préchauffer l'air tout en produisant des fruits ou légumes. En tant que solution simple, locale et peu mécanisée, elle s’inscrit pleinement dans une logique low-tech, alliant efficacité énergétique, autonomie alimentaire et intégration harmonieuse au milieu de vie.
  • Un garde manger enterré ou ventilé via un puits canadien permet de conserver des aliments sans consommer d'électricité et ainsi réduire la taille de son réfrigérateur.
  • Des murs intérieurs en matériaux naturels, comme l'argile ou terre crue, sont durables, peu transformés et souvent disponibles localement. Ils régulent naturellement l’humidité et améliorent le confort thermique en maximisant l'inertie du bâtiment.
  • La cuisinière à bois permet de se chauffer et de cuisiner à moindre coût et avec des ressources locales. Certains modèles "hydro" peuvent chauffer un ballon tampon qui peut alors desservir un circuit de chauffage ou fournir l'eau chaude sanitaire.